12
Nov

BARBE À PAPA – DE TOUS POILS

PAR ALEXE-SANDRA, L’ÉCLECTIQUE

Puisque le mois de novembre appelle la chaleur des barbes à la rescousse des mentons de ces messieurs (ainsi que les moustaches du Movember!), j’ai osé approcher la fameuse enseigne de barbier du 4929 Ste-Catherine Est pour passer la porte du salon Barbe à papa. Pas que je n’y étais pas la bienvenue, bien au contraire: chez Barbe à papa, les chevelures féminines sont traitées avec soin par les coiffeuses qui y louent une chaise, mais c’est tout de même le savoir-faire du propriétaire Momo Hodroj, spécialisé en coiffure pour hommes, qui a permis à ce petit salon de se bâtir une solide réputation en à peine trois mois.

Les hommes d’abord

À mi-chemin entre le coiffeur trendy et le barbier d’antan, Momo espérait donner aux hommes une place toute particulière dans son premier salon, qui a ouvert ses portes cet été. Pour ce faire, pas question d’ouvrir un autre salon/discothèque à la mode comme on en voit partout: à l’image de la sobriété masculine, Barbe à papa se veut intimiste, simple mais moderne, avec son mur de briques chaleureux et ses œuvres d’art urbain offertes par de fidèles clients. Et en plus, comme les magazines à potin n’ont pas vraiment la cote chez les vrais mâles, ces derniers peuvent toujours utiliser les tablettes électroniques fournies par la maison pour surfer sur le web (Netflix inclus!), une tasse de café à la main.

Mais comme une majorité d’hommes se moquent bien du contenant tant que le contenu en vaut la peine, Momo met surtout l’emphase sur sa panoplie de services qui donneraient envie à n’importe quelle fashionista de se faire pousser une barbe et des rouflaquettes : coupe de cheveux à la tondeuse ou aux ciseaux (avec massage en prime), rasage à la lame incluant l’application de serviettes chaudes et froides et de crème, épilation des sourcils, des oreilles et du nez, taille des favoris, extraction de points noirs, etc. Le tout effectué avec des produits naturels ou de gammes populaires, au choix.

À la mode de chez nous

Mais y a-t-il vraiment une clientèle pour ces services dans un Québec où le mâle alpha se veut encore brut et indompté? «Là d’où je viens, au Liban, les hommes fréquentent les barbiers et utilisent une foule de services chaque semaine, mais au Québec, c’est plutôt minimaliste, explique Momo. J’avais envie d’offrir quelque chose de différent, et en offrant un service de qualité, le bouche-à-oreille a fait son effet: j’ai maintenant des clients qui viennent de Repentigny ou de Brossard pour une coupe, et des réguliers qui s’offrent un lavage chaque semaine.»

Oui, il est bien fini le temps où seules les teintures bleues et les permanentes se donnaient chaque semaine: avec ses prix abordables et ses forfaits spéciaux, Momo donne une nouvelle dimension à la mode de chez nous, en plus d’un petit coup de laque à nos hommes – aussi bruts peut-on les aimer!